L'ethnographie normande

Rassemblées avec passion et respect de l'histoire, la collection Désiré Louveau - 1924 et 1937 - et la collection Marcel et Marie-Thérèse Legrand - 1994 - rendent hommage à l'intelligence et à la perspicacité des donateurs.

img4c05825866a7aDésiré Louveau nait à Honfleur en 1843. Il établit des entrepôts, rue Eugène Boudin, près de sa demeure. Ce marchand de "vins et spiritueux" montre alors un goût étonnant pour les arts et traditions populaires. Lecteur insatiable, amateur acharné, il parcourt la campagne pour acheter aux "vendues" bibelots, coiffes, meubles. En acquérant des tableaux, il aide les peintres de Saint-Siméon qu'il connaît bien. Sa maison se transforme peu à peu en musée.
Aujourd'hui, la collection Louveau est exposée dans une salle volontairement obscure conçue pour préserver les dentelles et les tissus fragiles qui supportent mal les lumières trop vives. Que trouve-t-on dans ce cabinet d'amateur ? Plus de 100 coiffes et bonnets, normands pour la plupart, des robes, des costumes ou accesoires du costume comme les ombrelles, chapeaux, chaussures, châles, sacs ou éventails ; des boîtes, des blagues à tabac, bouquets de mariées, mobilier de poupées, porcelaines et faïence, verrerie, objets religieux... Deux armoires normandes de mariage ont leur corniche et leurs traverses ornées de rinceaux de vigne, cornes d'abondance et colombes, symboles de fidèlité, d'amour et de fécondité. 

Marcel et Marie-Thérèse Legrand sont normands. Ils collectionnent de nombreux objets et Marie-Thérèse, par sa formation d'enseignante en couture et travaux manuels, s'intéresse particulièrement au textile, coiffes et costumes, mais aussi bijoux, fers à repasser, objets de la vie quotidienne. Connus des commissaires priseurs, ils constituent une collection rare qu'ils étudient avec application, accumulant une documentation comparative et respectant, avec beaucoup d'humilité l'état des objets afin de les préserver sans en dénaturer le sens. L'intérêt de la collection réside dan son authenticité et dans sa composition.
On peut ainsi dénombrer : 40 fers à repasser et de nombreux fers à tuyauter, près de 70 coiffes du Pays d'Auge, de Bayeux, de Caen, de la Manche, des costumes de femmes (jupes et caracos ou robes), des gilets d'hommes, des "blaudes" brodées, des chemises et des foulards de cou, trois globes de mariage, douze poupées costumées en normandes, un grand carreau de dentellière aux fuseaux, trois canes à lait, une armoire normande, un petit coffre peint, chaises et buffet normand et de nombreux objets de la vie quotidienne en Normandie au 19e siècle. Dans le domaine du costume porté en Normandie, les collections honfleuraises - musée Eugène Boudin et musée du Vieux-Honfleur - sont certainement les plus riches et les plus importantes de toute la Normandie.

En savoir plus. Catalogue : Le costume en Normandie au 19e siècle, 25 €.

Légendes des illustrations (de haut en bas) : Désiré Louveau par A. Birck ; Bonnettes de Bayeux, 19e siècle, Legs Legrand. Crédit photographique : Illustria

Logo WSF Conception WSF © 2021 -